Culminant à 2518 mètres, le mont Taranaki est en quelque sorte le mont Fuji néo-zélandais. Avec sa forme conique quasiment parfaite, ce volcan du parc national Egmont mérite vraiment le détour. Pour espérer le voir (monsieur est capricieux et est souvent dans les nuages), plusieurs options s’offrent à toi : rouler dans la région ou réaliser le célèbre Pouakai Circuit.
Ce trek de deux jours est bien plus qu’une simple randonnée. Le Pouakai Circuit m’a permis de découvrir des paysages époustouflants que je vais vous raconter en détail. Un itinéraire de randonnée qui combine aventure, nature sauvage et points de vue à couper le souffle.
Sommaire
Pouakai Circuit : Présentation générale
Fiche technique de Pouakai Circuit
Distance : 26,1 km pour le circuit complet
Durée : 10 à 13h (perso : 11h30)
Dénivelé : 1 668 m
Difficulté : Intermédiaire.
Prix : 25$NZ par personne pour la nuit dans le refuge. Pour payer, cela se passe directement en ligne sur le site du DOC.
À savoir : Dépendant de ton niveau physique, tu peux réaliser cette randonnée en une journée. Néanmoins, si comme moi, tu ne préfères pas le tenter, tu peux dormir dans des refuges. Deux refuges sont disponibles le long de la randonnée : Holly Hut et Pouakai Hut. Note qu’à partir du 30 Septembre 2024, Pouakai Hut est fermée pour rénovation. À ce jour, il est indiqué une possible réouverture mi-2025.
Dans quel sens vaut-il mieux faire la randonnée du Pouakai Circuit ?
Le parcours « classique » pour réaliser le Pouakai Circuit est dans le sens des aiguilles d’une montre à savoir :
- North Egmont Visitor Centre – Holly Hut : 4h
- Holly Hut – Pouakai Hut : 2h
- Pouakai Hut – North Egmont Visitor Centre : 6h
En effet, dans ce sens, la montée est progressive. Néanmoins, les points de vue sur le Mont Taranaki sont derrière toi.
Perso, j’ai opté pour le sens contraire des aiguilles d’une montre (North Egmont Visitor Centre -> Pouakai Hut -> Holly Hut) pour deux raisons. 1/ Devant obligatoirement dormir à la Holly Hut, je préfère réaliser la partie la plus conséquente du trek (environ 8h de marche) quand mes jambes sont encore fraîches. 2/ Autant en chier, autant en chier avec des jolis points de vue.
Préparation du Pouakai Circuit
Avant de s’élancer sur le Pouakai Circuit, quelques préparatifs sont essentiels. Ce trek exige une préparation minutieuse pour profiter pleinement de l’expérience.
Comment se rendre au départ du Pouakai Circuit
Le point de départ de la randonnée Pouakai Circuit se trouve au niveau du parking North Egmont Visitor Centre et plus précisément ici : 39°16’12.1″S 174°05’46.7″E.
Où se garer pendant qu’on effectue le trek ?
Pour te garer au départ de la randonnée, rien de plus simple, tu as à ta disposition le parking du North Egmont Visitor Centre qui est totalement gratuit. Bonus, tu as même des toilettes ainsi qu’une fontaine d’eau potable disponible pour remplir ta gourde avant le trek !
Où dormir avant la randonnée ?
Là aussi, rien de plus simple si tu es en van, tu peux dormir directement sur le parking du North Egmont Visitor Centre. Il n’y a pas de limites de place. La seule chose est qu’il faut que ton van soit certifié self-contained. Aussi, note que le temps peut être très différent de ce que tu vois « en bas ». En effet, je me suis surprise d’arriver sur le parking et d’être littéralement dans un nuage de pluie alors qu’en bas il y avait un temps magnifique.
Une autre option est de dormir dans un hébergement à proximité du départ de la randonnée. Tu peux par exemple opter pour un logement dans la ville la plus proche, New Plymouth, située à 30 minutes de voiture.
L’équipement essentiel pour le Pouakai Circuit
Dans le cas où tu comptes passer la nuit dans une hut, il te faudra préparer ton sac à dos en conséquence. Pour ton info, la Holly Hut dispose d’eau (non potable), de matelas ainsi que de toilettes sèches.
Ici mon conseil est de prendre vraiment le nécessaire. En effet, tu vas devoir porter ton sac de plusieurs kilos sur 26 kilomètres. Ça a été d’ailleurs été mon erreur sur mon premier trek au Cape Brett. Apprenant de mes erreurs, voici la liste des éléments que j’ai emmené :
- Un sac de couchage : la hut disposant de matelas, un sac de couchage te sera nécessaire pour te tenir au chaud. J’ai opté pour ce sac de couchage de chez K-Mart. Il a clairement fait le taf. Note cependant que la nuit où j’y étais était plutôt « chaude ».
- De l’eau : prévois bien au moins 2L d’eau par personne et par jour. De l’eau non potable est disponible à la hut. Néanmoins, il te faudra le nécessaire pour la faire bouillir. Perso, j’ai opté pour prendre 4L d’eau avec moi.
- De la nourriture : pense que tu devras te nourrir pendant le trek et à la hut. Tu devras emmener tout le nécessaire (réchaud, gaz, etc.) pour te faire à manger. N’ayant pas de matos, j’ai préparé toute la nourriture (salades, sandwichs) en avance.
- Une batterie externe : indispensable pour recharger ton téléphone.
- Ton appareil photo : pour capturer ce moment. Note que le drone est interdit.
- De la crème solaire et une casquette : parce qu’on est en Nouvelle-Zélande et que de nombreuses portions de la randonnée ne sont pas couvertes.
- Un coupe-vent / un imperméable : cela dépend bien évidemment du temps.
- Un pyjama : j’avais pris un jogging et un t-shirt histoire de me changer et être confortable à la hut. Concernant mes affaires de randonnée, j’ai porté les mêmes affaires durant toute la durée du trek.
- Des sandales/claquettes/tongs : tu ne pourras pas rentrer dans la hut avec tes chaussures de randonnée. Normal. Du coup, prends-toi une petite paire de claquettes pour pouvoir marcher dans la hut. Sinon pieds nus ça marche aussi !
- Ton nécessaire de toilettes : personnellement, j’ai seulement utilisé mon déo et une lingette de bébé histoire de me « rafraîchir ».
- Des boules quies : très utiles pour dormir en dortoir. Surtout s’il y a des ronfleurs dans l’assemblée.
- Un livre / des cartes de jeux / une liseuse
Le Pouakai Circuit étape par étape
Après avoir passé la nuit sur le parking du North Egmont Visitor Centre, je suis agréablement surprise de voir que le temps a drastiquement changé pour passer d’un épais brouillard avec de la bonne grosse pluie pendant la nuit pour un grand soleil ce matin. Bon, je t’avoue qu’il fait bien frisquet quand même !
Les premiers kilomètres (0-6 kilomètres) : La forêt des Gobelins
7h37, départ de la randonnée. La première portion du Pouakai Circuit se fait sur la route que j’ai emprunté pour accéder au parking. Il y a bien environ 20 minutes de marche sur cette route qui serpente dans la forêt qui encercle le mont Taranaki. Une autre option, que je n’ai pas vu, est d’emprunter un sentier dans la forêt. Cela rajoute environ 30 minutes de marche.
Arrivée au début du sentier, je pénètre enfin dans cette forêt dense et humide. Comme il a pas mal plu les jours précédents, le sentier se transforme en petit parcours du combattant avec de la boue, beaucoup de boue. Le parcours en lui-même n’est pas compliqué. Néanmoins, esquiver la boue m’a beaucoup ralenti sur cette partie.
C’est la partie que j’ai le moins aimé du trek. En effet, même si j’aime bien marcher dans la forêt (et qu’il y avait des ponts suspendus), c’est globalement le même paysage tout le long.
L’ascension de Henry Peak (6-8 kilomètres)
LA partie la plus difficile du trek (et pourquoi il vaut mieux le faire dans l’autre sens) : l’ascension de Henry Peak. En soit, rien de compliqué, juste à monter des marches… sur 2 kilomètres. Voilà. Clairement, tu en chies, tu craches tes poumons, tu te plains, tu te demandes pourquoi tu t’infliges cela, MAIS la récompense est belle.
En effet, le point de vue au sommet de Henry Peak qui culmine à 1224 mètres offre un panorama à 360° sur le Mont Taranaki et ses environs. C’est vraiment magique ! À l’horizon on peut apercevoir les sommets des monts Ruapehu et Ngauruhoe (aka, le mont Doom dans le Mordor) qui sont pourtant à 200 km d’ici !
Pouakai Tarns
Je pense que c’est LA raison pour laquelle ce sentier est aussi connu. Après environ 20 minutes de descente, j’atteins enfin le Pouakai Tarns. Ce petit lac alpin (ou plutôt cette mare) où, quand toutes les conditions sont réunies, le mont Taranaki se reflète parfaitement dans l’eau.
Pas de chance pour moi, le vent est de la partie, le mouvement à la surface de l’eau empêche donc le reflet. Néanmoins, il faut avouer que l’endroit est vraiment sympa.
Par contre, cet endroit étant très touristique, attends-toi à voir beaucoup de personnes. En effet, d’autres sentiers, plus simples et rapides, permettent d’accéder directement à ce petit lac. Dans mon cas, quand je suis arrivée, il y avait environ une petite vingtaine de personnes attendant leur tour pour avoir leur cliché en face du mont Taranaki. Pas trop l’ambiance que j’aime.
De Pouakai Hut à Holly Hut (10-17 kilomètres)
C’est la partie du trek que j’ai préféré. Pendant environ 7 kilomètres, tu as d’un côté le Mont Taranaki et de l’autre toute la vallée qui entoure le volcan. D’ailleurs, j’ai fait beaucoup trop d’arrêts photos. Ici, dans ce sens, le sentier à tendance à descendre donc rien de bien compliqué ! Ce qui te laisse toute la liberté d’admirer les paysages qui t’entourent. C’est d’ailleurs l’occasion de voir des arbres tout droit sortis de la forêt des Gobelins du Seigneur des anneaux !
Le sentier descend vers le marais de Ahukawakawa, qui est au pied du mont Taranaki. La zone étant marécageuse, des pontons ont été installés pour traverser l’endroit. Le panorama est juste sublime : je me retrouve dans cette vallée recouverte de hautes herbes jaunes entourée de collines avec le mont Taranaki en face. Juste incroyable !
À la fin de ce looong ponton, j’arrive enfin à la Holly Hut. Il est 16h. Il m’aura fallu près de 8h30 pour réaliser cette première partie. Je découvre ce refuge qui est vraiment très agréable. Composé entièrement de bois, il est juste au pied du mont Taranaki que je peux apercevoir depuis le petit jardin du refuge.
Ce refuge dispose même d’un poêle à bois, parfait pour les soirées fraîches !
Retour au North Egmont Visitor Centre (18-26 kilomètres)
Départ à 6h45 après une nuit plus ou moins reposante à la Holly Hut. Il fait très froid et les nuages se sont invités, donc je ne préfère pas m’éterniser et décide de rentrer directement dans le vif du sujet. Et quoi de mieux pour se réchauffer que monter sur 5 kilomètres ? Ça peut faire peur comme ça, mais comparé aux escaliers à monter de la veille, c’est vraiment rien. La montée est très progressive, même si elle est composée également de nombreux escaliers.
Le sentier longe le volcan à flanc de falaise avec quelques passages où il y a des rochers à escalader. Je t’avoue que j’étais pas la personne la plus rassurée lorsque je devais traverser les éboulis, mais ça se fait très bien !
Les nuages étant bien présents, je devine la vallée qui est sous mes yeux. Cela contribue à créer cet environnement si mystique.
Finalement, les derniers kilomètres me font redescendre dans la forêt. Là aussi, c’est majoritairement des escaliers. De retour sur le parking, je suis bien contente de retrouver Marguerite ! Il m’aura fallu 3 heures pour faire cette partie.
Mon bilan sur le trek du Pouakai Circuit
La randonnée du Pouakai Circuit est, pour moi, un passage obligé si tu visites la Nouvelle-Zélande. Les points de vue offerts sur le mont Taranaki sont simplement grandioses. Tout au long du Pouakai Circuit, la diversité des paysages garantit que l’on ne s’ennuie jamais.
Le sentier du Pouakai Circuit n’est pas particulièrement difficile. À titre de comparaison, j’ai trouvé le trek de Cape Brett plus exigeant que ce circuit. Le seul point contraignant reste le nombre important d’escaliers, autant à la montée qu’à la descente. Ce qui est plutôt ennuyant.
Néanmoins, si tu es avide de randonnée et de photographie, ce trek est clairement pour toi ! Assure-toi de bien regarder les conditions météo avant, histoire de ne pas louper le mont Taranaki !
La Bise,
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